La méthode est au point, les initiatives se multiplient et les résultats sont probants : la facturation des produits et services fournis par les directions de systèmes d’information présente bien plus d’avantages que d’inconvénients.
Pour Eric Sand, directeur de l’organisation des systèmes d’information de FMLogistics, la démarche de refacturation permet de changer les comportements, de passer d’une logique où les tarifs sont obtenus en divisant les coûts par le nombre d’instances à facturer à une logique où les tarifs sont définis par le marché et de mieux partager les rôles : « La facturation donne de la force au DSI qui peut jouer sur la logique de facturation et le niveau de prix. Elle positionne la DSI vis-à-vis de la DG comme un bon gestionnaire et comme partie prenante de la recherche de compétitivité. » Un diagnostic confirmé par deux consultants.
Pour Sonia Boittin, du cabinet KLC groupe Solucom, pour qui « la refacturation des services informatiques par une DSI constitue l’une des briques de la gouvernance, ainsi qu’un moyen, pour les métiers, de connaître le coût de ce qu’ils demandent à la direction des systèmes d’information, en fonction d’indicateurs de coûts signifiants et réalistes. » Même s’il faut respecter certains principes : lisibilité des offres et des instruments de mesure, transparence du discours et des pratiques, effort de benchmarking… William Porret, directeur associé de Enora Consulting, observe que les pratiques de refacturation ne sont pas si répandues : « La refacturation n’est pas toujours bien acceptée et les DSI ont parfois du mal à convaincre. » Et suggère, pour une première approche, de refacturer directement à la direction générale, avec une grille de consommation selon les directions métiers. Il n’existe évidemment pas de modèle idéal. Le plus dur n’est pas de mettre en œuvre les bons outils et les processus qui vont bien, mais de décider de s’engager dans la démarche de refacturation. Qui, par définition, remet en cause les situations acquises.